De jeune diplômé à jeune entrepreneur

En Haïti, investir dans les jeunes ouvre la porte à l’inclusion économique et la création de richesses.

13 août 2019

Luciana en train d'arroser ses bananiers. © PNUD Haïti / Ruvens Ely Boyer

Comme de nombreux jeunes en Haïti, Luciana, 26 ans, s’inquiétait beaucoup de son futur professionnel une fois ses études terminées. « À présent j’ai ma propre entreprise et je participe au relèvement de ma communauté », raconte cette jeune ingénieure agronome de la ville des Cayes.

Luciana fait partie d’une dizaine de jeunes diplômés qui ont réussi à monter leur première entreprise grâce à un projet d’appui à la création de PME lancé par le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) en septembre 2018. Ce projet s’emploie d’une part à inscrire le genre au cœur du processus économique par le développement de pôles stratégiques ; et d’autre part à créer les conditions nécessaires pour une budgétisation axée sur le genre.

Au terme de plusieurs sessions de formations suivies d’un concours en rédaction de plan d’affaires, le MCI a financé les meilleurs projets d’entreprises dans 3 départements du pays avec le soutien du PNUD et de l’Agence de coopération Sud-Coréenne KOICA . Les projets retenus ont bénéficié chacun d’un financement de 500 000 gourdes (environ 8 000 $) permettant aux jeunes entrepreneurs de passer des idées à la réalité.

Depuis, les agriculteurs des Cayes ne sont plus obligés de parcourir des dizaines de kilomètres pour s’approvisionner en plantules de bananiers. Grâce à AgriPlus, l’entreprise montée par Luciana, ils peuvent maintenant se ravitailler aisément et à moindre coût.

Luciana prépare des plantules de bananiers. © PNUD Haïti / Ruvens Ely Boyer

La jeune entrepreneuse ne compte pas s’arrêter là. Dans les 5 prochaines années, elle compte se lancer dans la production de farine de banane et ambitionne de faire de son entreprise une référence dans le pays.

Aujourd’hui, Luciana a déjà créé quatre emplois et aimerait faire plus pour réduire le chômage et combattre l’insécurité alimentaire dans le pays. Elle envisage donc d’ouvrir ses portes à d’autres étudiants pour partager son expérience et leur offrir la possibilité d’effectuer des stages académiques.

« Le MCI et le PNUD m’ont ouvert les yeux. Ils m’ont aidée sur la voie vers l’autonomie financière. Et c’est comme la lumière au bout du tunnel », explique-t-elle.

Kencie Asson et son associée Vilane Termidor. © PNUD Haïti / Ruvens Ely Boyer

Pour Kencie, autre jeune diplômée de 28 ans, la formation et le financement du PNUD et du MCI permettent la réalisation d’un rêve d’enfance : mettre sur pied sa propre entreprise. Comptable de formation, Kencie est maintenant responsable de la gestion et l’administration d’Ecolobelle qui fournit des services de jardinage, d’embellissement et de décoration d’espace dans le Sud.

Gardy Lajoie-PDG de l’entreprise Epro-Trans. © PNUD Haïti / Ruvens Ely Boyer

Epro-trans, l’entreprise montée par Gardy, 27 ans, produit des jus de fruits et est déjà en train de conquérir de nouveaux marchés.

De son côté, Gou dantan, menée à Jacmel par Katiana, 27 ans, s’est lancée dans la production de pâte d’épices comme alternative aux cubes de cuisine. Tout comme Luciana, la jeune directrice de Gou Dantan veut bâtir une industrie de renom et créer de nombreux d’emplois.

S’appuyant sur la réussite de la première phase du projet, le PNUD en Haïti étend en 2019 son support technique à 5 départements du pays — Grand’ Anse, le Sud, le Sud-Est, le Centre et le Nord — afin d’offrir les mêmes opportunités aux jeunes du pays et faciliter l’émergence de nouvelles entreprises.

Katiana, la jeune directrice de Gou Dantan, veut bâtir une industrie de renom et créer de nombreux emplois. © PNUD Haïti / Ruvens Ely Boyer