Message vidéo a l’occasion du lancement de la note de synthèse sur l’impact de la COVID-19 en Amérique latine et dans les caraïbes

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

10 juillet 2020

À mesure que le COVID-19 continue de se répandre dans le monde entier, l’Amérique latine et les Caraïbes sont devenues un point chaud de la pandémie.

Dans un contexte d’inégalités déjà criantes, de taux élevés de travail informel et de fragmentation des services de santé, les populations et les individus les plus vulnérables sont une fois de plus les plus touchés.

Les femmes, qui constituent déjà la majorité de la main d’œuvre dans les secteurs économiques les plus touchés, sont encore plus pénalisées car c’est sur elles que retombe le fardeau supplémentaire de prendre soin des autres.

Les personnes âgées et les personnes handicapées sont beaucoup plus susceptibles de mourir du virus.

Les peuples autochtones et les personnes d’ascendance africaine ainsi que les migrants et les réfugiés sont également frappés de manière disproportionnée, voyant leurs vulnérabilités se multiplier.

Nous devons faire tout notre possible pour limiter la propagation du virus et lutter contre les effets de la pandémie sur la santé.

Mais nous devons également faire face aux conséquences sociales et économiques sans précédent.

La note de synthèse que nous publions aujourd’hui propose une série de mesures immédiates et à plus long terme, qui nous permettront de reconstruire en mieux.

Nous lançons un appel aux États pour qu’ils redoublent d’efforts dans la lutte contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Ils pourraient, par exemple, envisager un revenu de base d’urgence et des subventions contre la faim.

L’éducation est interrompue dans toute la région. Il est essentiel de donner la priorité à l’enseignement à distance et à la continuité des services centrés sur l’enfant en général.

Dans le même temps, la communauté internationale doit renforcer son soutien de toute urgence.

J’ai demandé la mise en place d’un plan de sauvetage et de relance équivalant à au moins 10 % de l’économie mondiale. Les pays développés y parviennent avec leurs propres ressources.

Pour l’Amérique latine et les Caraïbes, la communauté internationale doit fournir des liquidités, une assistance financière et un allègement de la dette.

Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes – en particulier les petits États insulaires en développement – ne doivent pas être exclus de l’aide mondiale. Les pays à revenu intermédiaire doivent également pouvoir compter sur l’aide multilatérale internationale.

Par ailleurs, nous devons nous attaquer aux défis structurels plus larges.

Pour reconstruire en mieux, il faut transformer le modèle de développement de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Dans une région où l’inégalité est devenue intenable, cela signifie mettre en place des systèmes de protection sociale complets et accessibles à tous.

Cela signifie créer un système d’imposition équitable, promouvoir des emplois décents et renforcer la durabilité environnementale ainsi que les mécanismes de protection sociale.

Cela signifie une intégration économique régionale.

Et cela signifie que les femmes participent pleinement et en toute sécurité à la vie publique et économique.

Enfin, pour reconstruire en mieux, il faut renforcer la gouvernance démocratique, la protection des droits de la personne et l’état de droit, conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il faut s’attaquer aux causes profondes de l’inégalité, de l’instabilité politique et des déplacements. À l’heure où trop de citoyennes et citoyens se sentent exclus, il est essentiel de renforcer la responsabilisation et la transparence.

J’exprime mon entière solidarité avec les peuples d’Amérique latine et des Caraïbes face à ces défis.

La solidarité et la compassion devraient les guider.

Ensemble, nous pouvons surmonter cette crise et construire des sociétés durables et inclusives pour tous.

Je vous remercie.