De jeunes leaders de Jérémie s’engagent pour la paix

19 septembre 2019

De gauche à droite : Sylmatha Pierre, mairesse de Jérémie; Jourdan Love Kendy, écolier ; Taïna Dimanche, étudiante en sciences de développement; Wilkerson Sévère, Chef du Projet cohésion sociale . © PNUD Haïti / Molière Solon

Les dix (10) finalistes du concours Miss & Mister Saint-Louis 2019. © PNUD Haïti / Molière Solon

Présentation de la Miss et du Mister Saint-Louis 2019. © PNUD Haïti / Molière Solon

Parents, amis, supporteurs et autorités locales assistant à la grande finale. © PNUD Haïti / Molière Solon

Défilé des finalistes. © PNUD Haïti / Molière Solon

Pour marquer les 263 ans de la fondation de la ville de Jérémie, la Mairie de Jérémie, avec l’appui du projet de cohésion sociale financé par le PBF (Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix), mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’ONU Femmes et l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) ont élu 10 jeunes ambassadeurs et ambassadrices de la paix et de la non-violence.

Pari osé et gagné tant pour la Mairie de Jérémie qui a initié ce concours que pour le PBF, le PNUD et ses partenaires dans la promotion de la culture de paix auprès de la jeune génération. Lancé le 15 juillet 2019 avec la participation de 32 jeunes filles et garçons âgés entre 15 et 25 ans issus notamment des quartiers précaires de Jérémie, ce concours, échelonné sur deux mois a abouti à la désignation de 10 jeunes ambassadeurs et ambassadrices de la paix le 25 août 2019, jour de la célébration de la Saint Louis, fête patronale de la ville de Jérémie.

Au foyer culturel de Jérémie, plus de cinq cents personnes, toutes générations confondues, se sont données rendez-vous pour ovationner les 6 ambassadrices et les 4 ambassadeurs, qui se sont solennellement engagés à promouvoir, au-delà du concours, la Paix et de non-violence au sein de la commune. Taïna Dimanche, Jeune universitaire de 20 ans ainsi que Jourdan Love Kendy, 15 ans et élève de secondaire 2, ont respectivement été élus Miss et Mister Saint-Louis 2019.

Mme Sylmatha Pierre, mairesse de Jérémie, a exprimé sa reconnaissance envers le PBF, le PNUD et ses partenaires pour avoir accueilli favorablement son idée et en lui « apportant, un soutien au-delà de ses espérances ». Cet appui, a-t-elle ajouté, a permis de renforcer les capacités des jeunes à s’intégrer activement dans les affaires publiques de la cité d’Etzer Vilaire (poète et romancier natif de Jérémie).

« Le PNUD et ses partenaires se réjouissent de pouvoir contribuer à reconstruire l’édifice de la paix fragilisée par le passage du cyclone Mathieu en octobre 2016 et faire la promotion d’une culture non-violente avec les jeunes comme acteurs et agents de paix pour le renforcement de la cohésion sociale dans la cité » a déclaré M. Wilkerson Sévère, coordonnateur du projet. En effet, le cyclone n’a pas uniquement fait de dégâts humains et matériels, il a favorisé l’émergence de conflits et d’actes de violences, notamment sexuelles, dont les jeunes filles, parfois mineures, sont les premières victimes.

Le projet de cohésion sociale accompagne les autorités locales afin qu’elles intègrent les jeunes dans les affaires de la communauté en offrant à ces derniers des alternatives et perspectives leur permettant de participer pleinement au processus de développement local.

« On a besoin l’un de l’autre »

Si pour Jeffnika Charles, sa participation à ce concours « a été le meilleur choix de sa vie », un choix qui lui aura permis, entre autres, d’apprendre « l’égalité de tous les êtres », « comment vivre ensemble », « comment être jeune et ambassadeur de paix », François John Freguens estime, pour sa part, que ce « concours [lui] a permis de comprendre l’état actuel de la société, de développer des liens sociaux intenses ». De ce fait, ils se sentent tous plus matures, plus « solidaires » désormais les uns des autres, avec une confiance en soi accrue pour participer à la gestion de la cité.  

Dimanche Taïna témoigne que les formations reçues dans le cadre du projet lui permettent désormais de « réaliser toute la valeur d’une culture de paix » dont elle s’engage à faire la promotion. Quant au plus jeune ambassadeur de paix, Jourdan Love Kendy, il dit avoir réalisé comment « on a besoin de l’autre, combien chacun peut avoir son rôle à jouer pour changer positivement les choses ».

Tout cela illustre que le projet de cohésion sociale est en train de faire émerger dans la commune de Jérémie, des leaders, constructeurs de paix, qui sont la nouvelle génération porteuse d’espoirs et soucieuse de promouvoir la non-violence. Ainsi, les ambassadeurs seront impliqués dans le dialogue avec les élus sur le développement durable de la commune, animeront les campagnes de sensibilisation auprès des jeunes des quartiers précaires sur la culture de paix.