Biodiversité en crise

17 mai 2019

Dans le sens horaire, en partant du haut à gauche: un saïga ga dans la steppe russe, un rorqual à bosse dans le golfe du Panama et des flamants roses dans la région du courant de Benguela en Namibie. (Photos: Projet Steppe du PNUD / Natalia Sudets, PNUD Russie / Gennady Uysin et Vladimir Badmaev, Fondation Marviva, Fondation Albatros Media, PNUD Paraguay, PNUD Namibie / Patrizia Cocca)

Ce 22 mai, la Journée internationale de la biodiversité tombe deux semaines seulement après la publication de l’Évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques du Groupe intergouvernemental sur la biodiversité et les écosystèmes (IPBES). Ce rapport confirme ce que nous avions également entendu dans de nombreuses autres études : au cours des 50 dernières années, nous avons détruit la moitié des forêts tropicales du monde, dégradé 40% des terres et permis leur utilisation non durable, ce qui a entraîné un quart des émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, plus d’un million d’espèces sont menacées d’extinction. En bref, la nature — notre planète — et l’humanité — sont en difficulté.

Plusieurs Objectifs de développement durable des Nations Unies sont liés à la santé de notre planète, ce qui signifie que si nous ne faisons rien, le déclin de la biodiversité aura des effets négatifs en cascade. L’inverse est également vrai. Investir dans la préservation de la nature améliorera également les vies de plus de trois milliards de personnes qui dépendent de sols, de forêts et de pêcheries sains pour leur bien-être. La protection des forêts pourrait assainir l’eau potable de 10% pour plus de 3 200 villes du monde, pour un coût inférieur à 2 dollars par personne et par an. Ce type d’actions aidera également les pays à honorer leurs engagements vis-à-vis d’accords internationaux tels que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les Conventions de Rio, notamment la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB), la Convention de l’ONU sur le climat et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

Mais comment les gouvernements peuvent-ils déterminer où agir pour protéger, restaurer et gérer la nature avec des ressources limitées ? Les décideurs ont besoin de données fiables et à jour sur la biodiversité, sur ses avantages pour l’humanité et sur les impacts résultant de son déclin. Ils ont également besoin d’outils pour identifier les actions qui donneront suite à leurs priorités nationales en matière de biodiversité et de développement durable.

Au PNUD, nous aidons les décideurs à faire exactement cela. En 2019, 196 pays soumettront un sixième rapport national sur l’état de la nature et des services écosystémiques à la Convention des Nations Unies sur la biodiversité. Notre partenariat avec ONU environnement, le UN Biodiversity Lab fournit aux décideurs des données spatiales ainsi que des cartes et des données sur la situation, les tendances et les menaces pesant sur les écosystèmes.

À l’approche du nouveau cadre mondial pour la biodiversité prévu en 2020, le PNUD collabore déjà avec le secrétariat de la CDB, ONU Environnement, la NASA, des scientifiques et des décideurs pour identifier les mesures spécifiques que les gouvernements peuvent prendre pour transformer cette crise de la biodiversité en une opportunité de développement durable et cohérent.

Le rapport de l’IPBES indique que « la perte de biodiversité n’est pas seulement un problème environnemental, mais aussi un problème de développement, d’économie, de sécurité, de société et de morale ». Nous devons utiliser ces données sur l’état de notre planète pour démontrer l’importance de la nature pour le développement durable. Nous devons également communiquer plus efficacement les coûts de notre inaction, ainsi que d’impact négatif sur notre bien-être. L’utilisation de données pour guider ces discussions est une première étape importante dans l’amélioration des efforts nationaux pour protéger et restaurer la nature.

Christina Supples est conseillère technique principale, Sixième rapport national à la Convention sur la diversité biologique, Programme mondial sur la nature pour le développement, PNUD.

Annie Virnig est coordinatrice du laboratoire de la biodiversité des Nations Unies au PNUD.